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Afrique, terre d’opportunités pour les Crypto-monnaies

L´intérêt pour la Crypto-monnaie ne cesse de croître en Afrique et certains économistes estiment que cette innovation révolutionnaire a toutes ses chances sur le continent. Selon une étude, l’Afrique est le troisième marché à la croissance la plus rapide pour les Crypto-monnaies, et le continent compte de nombreux pays engagés dans l’utilisation de la cryptographie.

Au cœur du continent africain, c’est le Nigéria qui se place en tête avec plus de 13 millions d’utilisateurs. En outre, le Nigéria occupe la troisième position au niveau mondial juste derrière les États-Unis et la Russie. Cela n’a rien d’étonnant, dès lors que le pays a créé son premier e-commerce fonctionnant uniquement avec des Crypto-monnaies dès 2017. De plus en plus de Nigérians investissent dans les monnaies virtuelles, hissant la première économie d’Afrique parmi les leaders mondiaux des usagers de Bitcoins. Des plateformes y proposent donc simplement de mettre en relation les acheteurs et les vendeurs intéressés, sans avoir à récolter des données personnelles qui permettraient à l’Etat de contrôler les transactions. L’évolution constante de ces innovations pourrait convaincre de plus en plus de Nigérians à se tourner vers ces devises, surtout si le pays s’enfonce encore dans la crise économique.

Au Nigeria, le Bitcoin, en plus d’être financièrement intéressant, est particulièrement attractif pour la jeunesse, qui s’en est notamment servi pendant les grandes manifestations contre les violences policières d’octobre dernier, pour organiser la révolte et récolter des fonds. Les moins de 30 ans sont la moitié de la population du pays et constituent un immense bassin d’utilisateurs potentiels. Outre le Nigeria, les principaux utilisateurs du Bitcoin en Afrique sont le Botswana, le Ghana, le Kenya, l’Afrique du Sud, l’Ouganda, la Tanzanie, le Zimbabwe, le Maroc, l’Egypte, le Sénégal, le Cameroun, le Tchad ou encore la République Centrafricaine. Ce dernier a adopté l’année dernière le Bitcoin comme monnaie officielle aux côtés du franc CFA et légalisé l’usage des Crypto-monnaies. Ce qui fait de lui le deuxième pays au monde à officialiser la Crypto-monnaie après le Salvador.

« Je pense qu’il est grand temps de créer une Crypto-monnaie africaine qui serait acceptée dans chacun des Etats membres comme une devise alternative. Cette Crypto-monnaie devrait être adossée à des actifs dont nous disposons, c’est-à-dire nos ressources naturelles. », a déclaré en septembre 2021 Anouar Hassoune, Directeur général et actionnaire de la West African Rating Agency (WARA), une agence de notation basée à Dakar et majoritairement contrôlée par le Sud-africain Global Credit Ratings.

La Crypto-monnaie ne connaît pas de frontières, puisqu’elle dépend d’Internet : les transactions sont enregistrées dans une base de données appelée « Blockchain », soit un ensemble d’ordinateurs connectés qui génèrent un registre en temps réel et peuvent donc avoir lieu n’importe où dans le monde. Parmi les principales marques mondiales de Crypto-monnaies, on compte  Bitcoin, Litecoin, XRP, Dash, Lisk et Monero, mais Bitcoin, créé en 2009, arrive en tête en Afrique. Les investisseurs espèrent qu’il devienne le nouveau mode de transaction financière à l’ère numérique.

Quand on parle des plus grands marchés pour la Crypto-monnaie, l’Afrique est très peu mentionnée, mais il est possible qu’elle prenne le pas sur d’autres marchés. En effet, les Crypto-monnaies sont perçus par bon nombre d’Etats africains comme étant une alternative crédible pour lutter contre l’inflation qui gangrène l’économie. Ainsi, les entreprises ou les institutions FinTech cherchent à échanger et à investir dans le Bitcoin en tant que réserve de valeur ou moyen de transfert de valeur et de paiement.

Actuellement, les personnes résidentes sur le continent africain manquent d’opportunités en termes de business, et surtout ne bénéficient pas d’alternatives efficientes au système bancaire. Comme en RCA par exemple, il est toujours très compliqué d’envoyer, ou de recevoir des fonds depuis d’autres régions du monde. De plus, compte tenu des petites économies locales et l’ampleur géographique de l’Afrique, de nombreux pays africains font barrage au développement des infrastructures financières. Ainsi, plus de 50 % de la population africaine est encore non bancarisée. La blockchain et les Crypto-monnaies pourraient indéniablement renverser cette tendance, et les choses sont en phase d’évoluer.

Mais en l’absence d’un cadre réglementaire, la Crypto-monnaie est un couteau à double tranchant : elle peut rapporter des bénéfices de temps à autre, mais toute chute soudaine de sa valeur risque de laisser les investisseurs sans alternative. À cela s’ajoute le fait que la Crypto-monnaie peut être utilisée pour collecter des fonds pour des activités illicites. Bien que certains analystes comparent le Bitcoin et autres Crypto-monnaies à un système de Ponzi, de nombreux Africains ont décidé de courir le risque. La création monétaire en Afrique est restée encore dans les rangs de l’orthodoxie macroéconomique et la Crypto-monnaie lui donne une opportunité d’en sortir, et la Blockchain une mesure de sauvegarde.

A propos de Thierry Mbimi

Thierry MBIMI est CEO & Managing Partner à KPMG Afrique Centrale. Il occupe aussi la fonction de leader de de l'industrie des services financiers pour KPMG en Afrique francophone subsaharienne. Il préside la commission de Gouvernance, Ethique et RSE (GE-RSE) du Groupement Inter-patronal du Cameroun (GICAM) et est agréé expert judiciaire à la cours d’appel du Littoral en tant que : Administrateur Provisoire – Syndic Liquidateur – Séquestre. Il intervient également à l'Université Catholique d'Afrique Centrale (UCAC) et à l'Institut Universitaire du Golfe de Guinée (IUG) comme Enseignant Invité en "Investment Management", "International Financial Management", "Business Ethics & Management Behaviour", "Blockchain & Cryptocurrency" et "Bank Risk Management". Basé à Douala (Cameroun) depuis 5 ans, il a séjourné avant, pendant 4 ans au Nigeria, 11 ans en Australie, et 12 ans en France. Il est né au Cameroun, où il a grandi. Au cours de sa carrière, il a visité/travaillé dans plus de 135 villes dans plus de 40 pays, et séjourné sur les 5 continents.

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