Le monde est passé de la mondialisation et de l’harmonisation à la localisation et à l’isolement. Nous vivons dans un monde en pleine mutation, dans lequel les multiples forces politiques, économiques et sociales créent une fragmentation accrue aux niveaux mondial et national. Ces dernières années, l’exemple de la bataille entre les Etats-Unis et la Chine, ou encore le plus récent avec le conflit russo-ukrainien nous le démontrent à suffisance. Nous courrons tout droit vers la fin d’une longue période de paix, de prospérité et d’intégration économique mondiale.
La division, la haine, l’égoïsme, l’exclusion de l’autre, la recherche effrénée du gain, ont conduit vers une érosion de la confiance, créant un environnement délétère et peu/pas propice à un développement économique plus résilient et plus durable, où personne ne devrait être laissé pour compte.
Cette approche isolationniste détruit la plupart des progrès du siècle dernier. Au lieu d’avoir des chaînes d’approvisionnement fiables, les chaînes sont brisées. Force est de constater par exemple que les plus grands fournisseurs mondiaux de denrées alimentaires et d’autres matériaux font la part belle à l’Ukraine, créant la famine et les combats en Afrique et en Asie, où la demande paraît pourtant plus forte. Les nouvelles technologies les plus éblouissantes provenant de Chine sont interdites d’utilisation en Amérique. Certaines grosses firmes technologiques multinationales trouvent soudainement des marchés bloqués dans leur approvisionnement.
En Afrique et principalement dans la zone CEMAC, la morosité des relations entre les pays membres constitue aujourd’hui un frein à la mise en application effective du projet de libre circulation des personnes et des biens. Pour aller d’un pays à un autre, la question des visas à l’entrée (pour les personnes) et des droits de douanes (pour les biens/marchandises) n’a toujours pas trouvé une issue favorable. Une situation qui ralentit et rend plus difficile les échanges, ainsi que les relations entre les différents Etats membres de la CEMAC.
Pour s’attaquer aux causes profondes de cet état de choses, il apparaît important, voire nécessaire de renforcer la coopération entre les gouvernements et les entreprises, en créant les conditions d’une collaboration forte et durable. Un monde où l’Amérique, la Chine, la Russie, l’Inde et l’Afrique pourraient travailler ensemble à l’unisson est-il envisageable ? Difficile de répondre par l’affirmative, dans le contexte actuel. Néanmoins, il est aujourd’hui tout à fait possible pour les individus ou des entreprises américaines, chinoises, russes, indiennes et africaines, grâce au pouvoir de la communication et de la technologie, de travailler ou collaborer ensemble et d’avoir une vie heureuse. C’est à çà que doit renvoyer un monde ouvert. C’est à peu près le rôle de l’Open Banking dans le cadre de la FinTech.
Comprendre l’Open Banking
L’« Open Banking » est un terme anglophone qui désigne le partage des données collectées par les institutions bancaires sur leurs clients avec d’autres sociétés, comme des startups par exemple. On peut le traduire en français par « système bancaire ouvert ». Il s’agit finalement de tirer parti des données qui circulent pour améliorer l’expérience client et le niveau de personnalisation. Les données collectées par les institutions bancaires sont une véritable mine d’or pour le développement de nouveaux services bancaires et financiers.
L’Open Banking est donc une opportunité pour les banques de repenser leur modèle économique. Il représente, à lui seul, une véritable révolution, puisqu’il impose aux établissements financiers de partager leurs données avec les acteurs pertinents. Initialement, cette innovation ne relève pas de la volonté des banques, mais du régulateur, en réponse à la volonté des entreprises FinTech d’établir un marché des moyens et services de paiement innovants, modernes et concurrentiels. L’objectif de cette directive étant d’ouvrir l’écosystème bancaire, de renforcer la sécurité des paiements en ligne et de favoriser les services financiers innovants.